Bienvenue sur cet espace de partage de mes créations : scénographies pour le théâtre, festivals, danse, des croquis et autres projets plastiques.
A travers ces images, vous pourrez voir mon travail à travers les années, du design à la scénographie, de mes études jusqu'à ma pratique professionnelle aujourd'hui.
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Quand Ferdinand Brückner écrit Les Fruits du Néant en 1951, il raconte non seulement le chemin d'adolescents qui cherchent leur place après une guerre qu'ils ont toujours connu, dans un monde redevenu calme, mais aussi la vie des parents qui nient les dernières années passées dans l'horreur pour espérer retrouver leur vie d'avant. S'ensuit la fuite rêvée des jeunes qui s'enfoncent dans le néant et seront vite rattrapés par la dur réalité de la violence, toujours présente. Comment vont-il trouver la voie vers leur avenir ? Et comment ce récit est-il encore résolument contemporain, dans la reconstruction de chacun après un événement dévastateur ?
Le café des adolescents est un espace qu’ils se sont construits avec ce qu’ils ont trouvé autour d’eux. Une structure légère, fragile, car ils n’ont pas de connaissance ou de moyen pour construire quelque chose de solide. Au début de la pièce, leur place est instable, ils cherchent comment se placer dans cette société qui nie l’époque qui est celle où ils ont grandi, la guerre. Leur espace est fragile et sera détruit par les parents.
La ville, elle, est reconstruite par les parents en même temps qu'ils essaient de reconstruire leur vie. Ils évitent de mentionner la guerre qui a eu lieu et essaient de reprendre les habitudes d’avant tandis qu’ils construisent à la chaîne des habitations standardisées. Conçues sur une trame, les habitations sont en devenir, autant dans la verticalité que l’horizontalité.
La fugue des adolescents les emmène vers le néant. Hors de la ville, il n’y a rien, et ils ne vont nulle part. Ils tournent en rond, perdus. Pour laisser le doute sur la véracité de cette aventure, la voiture est présente seulement en ombres et lumières. Le réel apparaît quand ils prennent un pique-nique en parlant du cadavre, lorsque les pneus de la voiture deviennent visibles. Pourtant, ces éléments étaient présents comme assises dans la cabane de la première scène. L’espace de la fugue fantasmée devient alors peut à peu une pièce du cauchemars. Le sol granuleux, base des ruines, est en fait du granulat de pneus et semble aussi bien un goudron détruit qu’un prolongement de la voiture immatérielle.
Les ruines visibles à la fin sont celles où vit Foss, un personnage ambiguë qui depuis son retour de la fugue, a compris où était sa place. Il pense donc un autre moyen d’investir les ruines en réutilisant ce qui est autour de lui pour en faire autre chose, comme dans sa vie il ne nie pas la violence passée de la guerre sans pour autant la faire perdurer. Ce plancher/radeau provient des planches des ruines, patinées, ainsi que des travaux organisés par les adultes. Il pioche ainsi dans l’ancien et le nouveau pour reposer des bases solides, pas celles d’une cabane fragile ou d’habitations déshumanisées.